Au-delà des méthodes

Au-delà des méthodes

Créatif pour innover - article au delà des méthodes

Au-delà des méthodes

Constat 1

La créativité est « l’énergie » de l’innovation. C’est un processus psychologique, ancré au cœur de l’humain, qui échappe à une analyse rationnelle et au contrôle de son exercice. Ses modes d’expression sont aussi divers que l’étendue de la diversité humaine. Il n’existe pas de véritable méthode de créativité, c’est-à-dire un « ensemble ordonné de manière logique de principes, de règles, d’étapes, qui constitue un moyen pour parvenir à un résultat ».

Constat 2

Certains outils d’ordre méthodologique permettent de guider la pensée pour favoriser l’imagination afin d’élargir le champ des possibles en vue d’innovations. Ces outils sont largement connus et diffusés, depuis le classique « brainstorming » jusqu’aux « méthodes » les plus sophistiquées utilisant des bases de données de solutions élémentaires du domaine d’étude concerné (type ASIT). Ils reposent sur une approche structurée et formalisée d’un problème à résoudre en utilisant, en général, « la pensée divergente » pour inventorier les solutions possibles, puis sur « la pensée convergente » pour retenir l’idée la plus adaptée au problème.

Constat 3

Les mécanismes mentaux par lesquels la créativité s’exprime ne sont pas spécifiques d’un domaine particulier. Qu’il s’agisse d’art ou de science et technique, les facultés humaines en jeu sont de même nature.

Constat 4

Les nombreuses études qui ont été menées depuis le XIXème siècle du processus de créativité ont conduit à retenir un modèle général en quatre phases, qui sont : la préparation, l’incubation, l’illumination, la vérification. Ce modèle est dit « modèle de Wallas » (psychologue anglais du XIX/XXème siècle). Les phases de préparation et vérification correspondent à une forme de travail classique qui met en œuvre les facultés de logique, rationalité, mémorisation, … La phase d’illumination échappe à toute volonté d’en saisir rationnellement les déterminants. Elle est le « point d’orgue » du processus psychologique inconscient par lequel l’idée créatrice vient. Quant à la phase d’incubation, elle correspond à un travail inconscient, donc inaccessible dans son déroulement, mais dont l’occurrence est liée à une démarche organisée de « dépaysement », qui peut être le résultat d’une volonté consciente. Cette démarche a, notamment été décrite par Henri Poincaré dans ses mémoires.

Approche

S’intéresser globalement à la créativité pour innover n’a de sens qu’au travers d’un enjeu, voire un défi, qui est, par exemple pour l’entreprise, de gagner des parts de marché. Cette finalité étant posé, le cadre détaillé et concret de la problématique doit être défini pour orienter la recherche d’une solution, c’est-à-dire d’un produit (matériel ou immatériel, objet ou procédé) innovant utile à l’usager. A ce stade, trois remarques peuvent être faites :

– « On ne trouve que ce que l’on cherche » ou bien « Il n’y a pas de vent favorable lorsqu’on n’a pas de cap », autrement dit, il n’y a pas de créativité dans l’absolu, et on peut aussi se souvenir qu’un « problème bien posé est à moitié résolu ». Il convient donc d’abord de bien définir l’axe de recherche, la question à résoudre, et cela est un préalable indispensable pour que naisse « une volonté intrinsèque » d’y apporter réponse.

– « Rien ne nait de rien », autrement dit, un certain nombre d’idées utiles à l’innovation préexistent, et leur utilité peut se manifester au travers d’un lien direct ou diffus. Un lien direct : la planche de surf pour kitesurf, un lien diffus : la photographie et la technique impressionniste. Ce travail sur l’existant correspond dans le monde de l’entreprise à la « veille technologique » et à une bonne perception de « l’air du temps ».

– Enfin le hasard doit être un allié, c’est la « sérendipité ». Mais, là encore, la rencontre fortuite présuppose une recherche …

Les outils disponibles pour guider la pensée peuvent renforcer le travail dans la phase de préparation, pour approfondir les finalité/enjeu/objectif/axe de recherche … identifiés. Cette démarche consiste à aller vers la créativité en utilisant des pensées rationnelles dans une logique établie qui guide l’imagination dans l’ensemble des connaissances disponibles pour recueillir les relations les plus fructueuses. Mais cette approche s’arrête aux frontières de la rationalité, et nous savons que :

– L’imagination et la logique rationnelle sont antinomique
– La finalité première est de « changer de regard », pas de multiplier le nombre des idées

L’approche proposée se démarque de cette démarche, en se détournant des outils disponibles et de toute construction rationnelle et logique, bien que celles-ci puissent être utilisées dans un premier temps dans le cadre d’ateliers de préparation. Il s’agit d’aller vers la phase d’incubation, ou plutôt de revisiter le modèle de Wallas pour établir un lien entre préparation et incubation, en procurant aux auditeurs un « dépaysement récréatif » de la pensée, pour « changer de regard ». Dans cette « phase intermédiaire » c’est l’attention de l’auditeur qui est sollicitée, en le plongeant dans un contexte « approprié ».

Le programme « Créatif pour innover » accompagne les auditeurs dans cette voie.