Créatif pour innover – Partie 1

Créatif pour innover – Partie 1

Créatif pour innover - Article

Créatif pour innover

La démarche entrepreneuriale présuppose la volonté de confronter un produit à un marché, c’est-à-dire à une clientèle dans un contexte nécessairement concurrentiel. Et la pérennité de la démarche repose d’abord sur la nature des produits et leur adéquation à des besoins et désirs des clients en perpétuelle évolution. Une dynamique d’innovation s’impose donc pour bénéficier d’une avance commerciale et pour maintenir la compétitivité de l’offre. Ainsi entreprendre et innover font cause commune pour répondre aux attentes des clients.

Un produit, c’est d’abord une idée elle-même produit de la créativité de l’entrepreneur, individuel ou collectif. Pour simplifier nous dirons que cette idée devient innovation au travers d’une ingénierie (savoir-faire et méthode) de transformation en un objet ou un moyen (le produit) avec lequel l’entrepreneur gagne des parts de marché.

Au milieu du XVème siècle Johannes Gutenberg n’avait qu’une idée en tête : « reproduire en quantité » c’est-à-dire « fabriquer industriellement » … Entrepreneur dans l’âme, visionnaire et doué de compétences techniques qu’il enseignait par ailleurs, il parvint à obtenir le soutien financier nécessaire pour accomplir la transformation de son idée appliquée à l’écrit en mettant au point un procédé révolutionnaire qui allait changer le destin de l’humanité : la typographie.

Au milieu du XIXème siècle, Claude Monet, imprégné des courants de pensées et des avancées techniques de son temps, fin observateur de la Nature et des jeux de la lumière du soleil, était habité par l’idée d’exprimer dans ses œuvres son propre ressenti émotionnel en se distinguant ainsi des règles du « bon goût » qui prévalait à l’époque. Sa sensibilité et son talent accomplirent la transformation qui aboutit à la « petite touche impressionniste », une technique picturale révolutionnaire qui allait achever l’évolution de l’Art académique en Peinture vers l’Art moderne.

En 1974 Roland Moreno dépose le brevet de la carte à puce dont l’emploi s’est généralisé et mondialisé, relevant ainsi le défi de la diffusion de masse de données confidentielles. La clé de ce défi fût donc la sécurité procurée par un algorithme de protection des données, toujours robuste, porté par une mémoire disposée sur une architecture puce-carte. ‘L’idée m’est venue en dormant » dira-t-il. Roland Moreno, génial inventeur, entrepreneur et autodidacte, était obnubilé par l’idée « d’avoir des idées », si bien qu’il créa sa société Innovatron qui était, en quelque sorte, un atelier de créativité.

L’Histoire de l’humanité est ainsi jalonnée d’innovations dites « de rupture », dont la première qui ait laissé des traces est peut-être simplement le silex taillé, et sa large diffusion !

En exprimant sa créativité, l’Homme se crée lui-même par l’usage qu’il fait de ses productions, du moins forge-t-il ainsi l’environnement dans lequel il évolue et qui détermine son devenir, pour le meilleur et pour le pire. Comment imaginer aujourd’hui nos vies, individuelles et collectives, sans les produits de l’informatique, sans notre téléphone portable, … ?

La créativité, à ses différents niveaux, est inhérente au développement de la vie humaine et chacun de nous est, de fait, créatif. Reste que nous ne plaçons pas tous ce talent au centre de nos activités et de nos élans. Pour autant chacun détient un potentiel dont une volonté de projection peut révéler la portée.

Aujourd’hui, face à la diversité et à la complexité des enjeux techniques, commerciaux, économiques, … l’expression de ce précieux potentiel s’envisage collectivement, ce que l’on appelle « innovation collaborative », fer de lance de l’Entreprise, qui ressort d’une approche managériale.

De la R&D à l’écosystème de l’Entreprise en passant par la supply chain, rien ne doit échapper à cette logique qui permettra à l’Entreprise de se pérenniser dans un marché fortement concurrentiel. Sa survie, son adaptation à l’environnement, impose un jeu collectif dans lequel chacun des acteurs a conscience que son talent, sa propre créativité, ne vaut qu’en partage avec ceux de l’équipe, et que ce partage porte le salut de l’Entreprise par l’innovation.

Dans cette réalité entrepreneuriale et économique où prédomine le sens du collectif, la créativité intrinsèque à chacun des acteurs constitue bien évidement l’élément fondamental. Pas d’innovation collaborative imaginable si, par un jeu de la pensée, on retire toute créativité individuelle.

Il convient donc que chacun veille à l’entretien et au développement de sa propre créativité. Oui , mais comment ? La créativité individuelle est un processus qui repose sur un travail inconscient et qui garde sa part de mystère !

Affaire à suivre…