L’innovation à l’épreuve des risques

L’innovation à l’épreuve des risques

innovation - creatif pour innover

L’innovation à l’épreuve des risques

Nous pourrions aborder les risques liés à l’innovation à partir des enjeux économiques, ou sociétaux, voire en portant sur le sujet un regard philosophique, hors du temps, avec l’intention de dégager quelques considérations sur le bien-fondé d’une telle perspective. En effet, après tout l’innovation est synonyme de changement (des comportements humains) mais pas nécessairement d’évolution (de la condition humaine), et il y a donc là matière à réflexion. Une telle réflexion porterait sur les conséquences de l’innovation en termes d’effets, dont des risques pour les usagers, et tendrait à formuler des recommandations pour les éviter, jusqu’à en empêcher la cause…

Mais, si vous me le permettez, je vais faire subir à votre élan de curiosité, cher lecteur, une inflexion de sa trajectoire afin de l’orienter vers un propos plus prosaïque (une orbite plus basse …) concernant les risques liés au processus d’innovation, ceux dont il faut maîtriser l’occurrence pour que l’innovation (le produit innovant) advienne comme l’issue d’un projet réussi. Il s’agit donc d’un regard quasi-opposé à l’approche ci-avant évoquée.

Nous nous plaçons alors dans le contexte d’un projet dont une des activités essentielles dans son déroulement est justement la maîtrise des risques. Par définition, un projet c’est, sommairement, une intention à laquelle on associe des moyens pour la transformer, par le travail, en une réalisation. Le futur demeure opaque à la pensée tant que l’on n’anticipe pas, par des prévisions, le chemin qui permettra de passer de l’intention au produit réalisé, c’est-à-dire le projet. Il n’est guère besoin d’expérience pour concevoir que ce chemin, le projet, peut être semé d’embûches, de risques de ne pas aboutir selon ce qui était prévu, et que l’un des principaux enjeux du travail sera de surmonter ces risques pour donner un avenir (concret) à notre intention. Rien de plus qu’un poncif si l’on n’ajoute pas à cela quelques considérations sur la nature de l’intention, et donc du projet. La complexité (que l’on peut définir comme la quantité d’interactions internes et externes) de ce dernier est la principale dimension dont une juste appréciation va faire passer de ce que nous connaissons tous des projets individuels de notre vie privée, à la mise en perspective professionnelle d’un processus : le projet, sans omettre de souligner la nécessité corrélative de faire appel à des compétences multiples qui seront rassemblées dans l’équipe pluridisciplinaire du projet.

Le mot est lâché : professionnelle, donc sous-tendue par un métier. La maîtrise des risques relève d’un métier, qui porte plus largement sur la sûreté de fonctionnement. Il s’agit de la mise en œuvre d’outils méthodologiques éclairée par l’apprentissage et l’expérience (le tout constituant une compétence) en vue de cartographier les risques et de les mettre sous contrôle de gestion. Les définitions de ces outils sont largement connues et diffusées, depuis l’Analyse Préliminaire des Risques (APR), l’Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et de leur Criticité (AMDEC), la panoplie des diagrammes causes-conséquences (Ishikawa, …), l’Arbre des causes, … toute une « forêt » d’outils dont la mise en œuvre est une gageure sans un accompagnement adapté.

Il faut mesurer ce besoin d’accompagnement à l’aune de ce que représente le risque dans un projet, c’est-à-dire le spectre de l’échec, afin de juger si le jeu en vaut la chandelle !

Mais de quoi parle -t-on ? (Enfin …). Dans un projet les risques sont liés aux objectifs de performances (les exigences formulées par le client), de délais (échéances données par le client et les coûts marginaux du projet), et de coût (l’enveloppe financière convenue avec le client), objectifs qui constituent l’engagement de responsabilité du responsable de projet. On conviendra alors que la maîtrise des risques est une compétence majeure pour l’atteinte des objectifs du projet !